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Patrick Dewaere


Documentaire
Réalisation : Marc Esposito
Production : PXP Production, Les Films de la Colline ,
PCC (Promotion Cinéma Communication), Ciné Valse,
Summertime, INA,
Canal Plus, Investimage 4, Procirep
Prod.Délég. : Philippe Godeau, Marie Chouraqui,
Patrick Godeau
Prod.exéc. : Capet Baudoin
Image : Eric Weber
Son : Jean Mallet, Jean Minondo
Montage : Claudine Merlin
Musique : Patrick Dewaere, Murray Head
Compositeur : Patrick Dewaere
Sortie salle : 20 mai 1992
Distribution : Pan Européenne
Durée : 85 mn
Pays prod. : France
     



 

INTERPRETES :

Patrick Dewaere/ Miou-Miou / Sotha / Angel / Elsa / Claude Sautet / Serge Rousseau /

SUJET :

Ce document de Marc Esposito retrace l'itinéraire de Patrick Dewaere, depuis ses débuts à l'âge de 4 ans jusqu'à son suicide, le 16 juillet 1982. Il alterne des extraits de films avec des interviews de son agent Serge Rousseau, de Miou-Miou, de sa fille Angèle, de ses femmes Elsa et Sotha, ainsi que certain réalisateurs qui l'ont fait tourner. En 30 ans de carrière, il a sut donner une nouvelle dimension à l'acteur français. Mélange de fragilité, de pudeur et de folie, il fût l'un des acteurs les plus originaux de sa génération. Il jouait souvent, sur le fil du rasoir comme si sa propre vie était en jeu. Marc Esposito a réalisé ce documentaire sobre, émouvant et pudique. Ce portrait est simple et direct. Ce film a le mérite de montrer que l'on ne peut connaître l'homme Dewaere que par ses films. Il ne cherche pas à expliquer pourquoi ce mal de vivre ou cette libération dans le suicide. Plus qu'une véritable recherche sur sa personnalité, ce documentaire est là pour que l'on n'oublie pas cet immense acteur disparu trop tôt.

 

ENTRETIEN AVEC MARC ESPOSITO
lors de la sortie du film " Patrick Dewaere " extrait :


Le désir de faire un film sur Patrick Dewaere remonte à quand ?

Au Jour où j'ai vu o imagine ", le documentaire consacré à John Lennon, il y a deux ans à la télé. Je me suis dit que ce serait bien de faire quelque chose sur Patrick Dewaere, de montrer que c'était un grand acteur, exagérément oublié et qu'Il méritait dans nos mémoires la place d'un Gérard Philippe ou d'un Monty Clift.

Quel genre de relations aviez-vous avec lui ?

Nous étions copains. Pas amis, mais copains. Je suis allé sur plusieurs de ses tournages. Je l'ai souvent Interviewé. J'étais avant tout un fan en face de quelqu'un que Je ressentais comme une star. Malgré cela il me donnait l'Impression d'être un petit frère. Il était le plus vieux de nous deux, mais Il était le plus Jeune. Et il était toujours souriant, en forme, heureux. Vous voyez. Je n'avais pas une image forcément très Juste, à l'époque. Ce film m'a permis de découvrir une quantité de choses sur lui.

Avez-vous eut du mal à convaincre des producteurs ?

Je suis d'abord allé voir des producteurs de télé qui souhaitaient faire du cinéma. Ils n'ont pas réussi à le monter. Mais Patrick Godeau à qui Je confiais ces déboires - c'est un ami de longue date - a tout de suite été intéressé. Seulement comme il était trop occupé par "Confessions d'un Barjo", nous sommes allés voir son frère, Philippe, qui a marché tout de suite.

Cela ne vous a jamais traversé l'esprit d'en faire un film de télé ?

À partir du moment où un film est constitué à 40 % de grands moments de cinéma, il est évident que sa place naturelle est au cinéma. D'autre part, vis-à-vis de Dewaere qui, à ses débuts, était un acteur de télé et pour qui seul le cinéma était noble, c'était inconcevable. Enfin, économiquement, cela aurait été infaisable, il aurait bien fallu deux émissions de Foucault pour faire ce film... Et puis, après toutes ces années à travailler comme journaliste de cinéma, je ne vois pas pourquoi j'aurais fait de la télé.

De quelle façon avez-vous travaillé ?

D'abord j'ai choisi les extraits de films et d'interviews de lui. J'en ai fait un pré-montage. Puis j'ai filmé les témoins. Tous les documents privés du type home-movies n'étaient pas d'assez bonne qualité pour les utiliser.

Qu'est-ce qui vous a le plus captivé dans ce travail ?

D'un point de vue cinématographique, c'était un projet hyper excitant. C'est rarissime, de pouvoir raconter la vie d'un acteur rien qu'avec ses films, ou presque. On ne pourrait pas en faire autant avec John Wayne ! Et puis tourner avec des gens que j'admire comme Miou-Miou, Blier, Corneau ou Sautet a été un immense privilège. Par ailleurs, et c'est loin d'être un détail, je savais depuis le début que le film avait des chances d'être présent à Cannes. Et donc que des passages entiers des "Valseuses" ou de "Un mauvais fils" se retrouveraient peut-être sur l'écran géant du Palais. Quand on a suivi le Festival pendant dix-sept ans, on ne peut pas prendre cela à la légère.

Le montage ne vous a pas paru un exercice fastidieux ?

C'est de loin l'étape que je préfère. Manipuler les images, en enlever trois ici, en rajouter quatre plus loin, reconstituer le puzzle... C'est un jeu fascinant.

Quelle est la signification du tableau que l'on voit à la fin ?

Il n'y en a pas. J'ai longtemps cherché quoi mettre à ce moment du film. Et puis, un soir, je suis allé chez mon copain Rocky. Il m'a appris que Dewaere venait souvent chez lui et qu'il passait des heures à regarder un livre magnifique, toujours le même, consacré à Edward Hopper. Il se trouve que c'est aussi mon peintre préféré. Cette coïncidence m'a touché et troublé à la fois. Je me suis donc arrêté sur cette image qui pourrait être la chambre où il était en plein mois de Juillet, avec le soleil qui rentre à l'intérieur. Le tableau s'appelle : "Sun in the empty room".

À qui s'adresse le film ?

Autant, sinon plus, à ceux qui étaient trop jeunes pour le connaître qu'à ceux qui l'ont connu quand il était vivant... Ceux-là ne sont pas toujours allés le voir au cinéma. Je crois que Dewaere est très en accord avec l'état d'esprit d'aujourd'hui. Il incarne bien cette espèce de romantisme un peu désespéré qu'on a retrouvé, ces dernières années, dans des films comme "37°2" ou "Le grand bleu".

Vous n'avez pas épargné vos confrères journalistes...

C'était impossible de raconter la vie de Patrick Dewaere sans évoquer cet aspect. Je crois que la presse lui a fait autant de mal que tous les autres paramètres qui l'on conduit au suicide : son enfance, ses amours, la drogue, les Césars qu'il n'a pas eu, les insuccès... Que ses amours lui aient fait du mal, cela fait partie des choses "normales " de la vie. Mais la solidarité, l'hostilité de la presse, non. Le fait d'être moi-même journaliste m'interdisait de masquer cela, justement.

La séquence consacrée aux Césars est également assez virulente à l'égard des gens de cinéma ?

À l’égard des Césars plus exactement. Cas par cas, année par année, on ne peut pas reprocher aux gens de ne pas avoir voté pour lui. Mais on peut en vouloir à ceux qui ont créé cette machine à désillusions.


 

PHOTOS ( encore plus de Photos au chapitre photographies ):


 

VIDEO :     AUDIO :


Extrait du film : ( environ: 810 Ko )
Musique : Patrick Dewaere
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