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La meilleur façon de marcher


Comédie dramatique
Réalisation : Claude Miller
Scénario : Claude Miller, Luc Béraud
Production : Filmoblic
Prod.exéc. : Hubert Niogret
Image : Bruno Nuytten
Musique : Alain Jomy
Sortie salle : 03 mars 1976
Distribution : AMLF, UZ Diffusion
Couleurs
Procédé : Eastmancolor
Durée : 90 mn
Pays prod. : France
Interdit aux moins de 13 ans
     


 

INTERPRETES :

Patrick Dewaere (Marc) / Patrick Bouchitey (Philippe) / Christine Pascal (Chantal) / Claude Piéplu (directeur) / Michel Blanc (Deloux) / Marc Chapiteau (Gérard) / Michel Such (Léni)

SUJET :

Dans une colonie de vacances, deux jeunes moniteurs, chargés chacun d'un groupe d'enfants, appliquent leur conception personnelle de la pédagogie. Marc, sûr de lui, mène ses enfants par de grands coups de voix et leur fait pratiquer le sport et la marche. Philippe au contraire, intellectuel fin et sensible, tente, avec son groupe, de monter une pièce de théâtre. Mais, un jour, Marc surprend Philippe maquillé et en robe. Il promet de garder le secret, au directeur qui n'est autre que le père de Philippe, mais va harceler ce dernier qui essaie pourtant de s'en faire un ami. Une tentative de mise en commun de leur groupe est avorté. Dès lors, il ne s'agit plus d'opposer des méthodes pédagogiques; il s'agit d'un affrontement ambigu de bourreau à victime. Philippe va subir sans réagir toutes les humiliations de Marc. Au cours d'une sortie, Philippe et celle qui deviendra normalement sa compagne prochainement sont déçus par leur première expérience sexuelle. Mais voici que les vacances touchent à leur fin. Pour la fête des adieux, la proposition de Philippe d'organiser un bal masqué est adoptée. Vêtu et maquillé en fille, Philippe invite Marc à danser et ne cesse de le provoquer jusqu'à ce que, excédé du jeu, Marc commence à "cogner". Au cours de la bagarre, Philippe lui plante un couteau dans la cuisse et, par ce geste, se libère de ses obsessions. La colonie se termine, puis plus tard, on retrouve Philippe et Chantal visitant un appartement. Mais, l'employé de l'agence immobilière qui leur montre le logis, c'est Marc, l'alliance au doigt.

 

POINTS DE VUES :


Le thème des tendances homosexuelles masculines - envisagées d'ailleurs selon une convention répandue sous le seul aspect de la féminisation - n'est que le prétexte d'un conflit psychologique et moral entre l'attitude "machiste" dominante et la faiblesse, la fragilité chez l'homme. La relation de Marc à Philippe devient celle d'un intolérant à la "différence", d'un fort qui se fait bourreau, et d'un être désemparé, vulnérable, voué à être victime de l'autre. Après la peinture très réussie de l'univers d'une colonie de vacances, Claude Miller - ce fut son premier long métrage - a traité, avec une âpreté peu commune, le processus de plus en plus violent d'une humiliation infligée par un être qui se croit supérieur, et dont la conduite est celle du "racisme ordinaire". Le jeu cruel du bourreau et de la victime crée une tension qui nous amène à méditer sur le culte de la virilité, de l'autorité et des excès dangereux qu'il engendre. Marc (Patrick Dewaere remarquable), n'est pas foncièrement antipathique. Il est plutôt borné et il devient un monstre, justement à cause de cela. Patrick Bouchitey, dans un rôle ingrat, difficile, fut la révélation de ce film, réalisé avec un réalisme d'une justesse étonnante et un sens parfait de l'analyse psychologique. La scène - presque finale - du bal où Philippe, révolté, défie, provoque, pour la première fois son tortionnaire en public dénoue la crise d'une façon stupéfiante.

Jacques Siclier

"C'est un bon film, intérressant, perspicasse, lui aussi "différent" des autres. Magnifiquement servi, de surcroît, par Patrick Dewaere, infatué de bonne concience imbécile et par Patrick Bouchitey, dont le regard reste celui d'un enfant qu'étonne la méchanceté des grandes personnes."

Jean de Baroncelli, Le Monde

"Il faut dire pour être tout à fait dans le vrai, que le film doit aussi sa réussite beaucoup à ses deux principaux interprètes: Patrick Dewaere dans le rôle de grossier personnage est tout à fait remarquable comme à son habitude."

Claude Garson, L'Aurore

" Pour beaucoup, Patrick Bouchitey, absolument remarquable, sera la révélation du film, parce que l'on aura oublié ses débuts dans Les Caids de Robert Enrico, qui le préféra à... Patrick Dewaere. Celui-ci est dé-fï-ni-ti-ve-ment un Grand... Avec les trois D - Depardieu, Dutronc, Dewaere - là aussi la relève est fameuse."

José-M.Bescos, Pariscope


 

PHOTOS ( encore plus de Photos au chapitre photographies ):


 

VIDEO :     AUDIO :



Extrait du film : ( environ: 628 Ko )
Musique : Alain Jomy