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Série noire


Policier
Réalisation : Alain Corneau
Scénario : Georges Pérec, Alain Corneau
Dialogues : Georges Pérec
Auteur adapt. : Jim Thompson
d'après le roman de Jim Thompson 'A Hell Of A Woman'.
Production : Prospectacle, Gaumont
Prod.Délég. : Maurice Bernart
Dir. de prod. : Catherine Lapoujade
Assist. réal. : Laurent Ferrier
Image : Pierre-William Glenn
Cadre : Jean-Francis Gondre
Son : Michel Desrois
Montage : Thierry Derocles
Musique : Duke Ellington, Juan Tizol
Mixage : Claude Villand
Eff. spéciaux : Claude Albouze
Sortie salle : 25 avril 1979
Distribution : Gaumont Distribution
Couleurs
Procédé : Fujicolor
Durée : 110 mn
Pays prod. : France
Interdit aux moins de 18 ans
     



 

 








 

INTERPRETES :

Patrick Dewaere (Frank Poupart) / Myriam Boyer (Jeanne) / Bernard Blier (Staplin, patron de Poupart) / Marie Trintignant (Mona) / Jeanne Herviale (la tante) / Andreas Katsulas (Andreas Tikides) / Charlie Farnel (Marcel, l'inspecteur) / Jack Jourdan (l'entraîneur) / Samuel Mek (Le boxeur) / Fernand Coquet (le Hell's Angel) / Les Hell's Angels de Paris

SUJET :

Représentant en banlieue parisienne, Frank Poupart traîne sa médiocrité de porte en porte. Mais une clientèle de plus en plus réticente fait que les affaires marchent très ma. Son patron, Staplin, menace de le renvoyer, si ses résultats ne s'améliore pas. De plus sa femme, Jeanne, quitte précipitemment le domicile conjugal, lasse de cette vie déprimante. C'est alors, la jeune Mona, vendue par sa vieille tante, quelques jours auparavant, à Poupart contre une robe de chambre, qui lui donne une idée quand celle-ci lui parle du "magot" amassé par sa tante. Bien que n'ayant pas abusé de la jeune fille, Poupart revoit Mona et a dans l'idée d'assassiner la vieille femme en soudoyant un simple d'esprit, Tikides, qui n'en revient pas d'avoir enfin un ami! Au jour J, la tante est froidement abattue, avec un revolver, ainsi que Tikides, son pseudo-agresseur. Poupart qui vient de dérobé les économies de "la vieille" essaie de faire croire à Staplin qu'il obtient enfin des résultats. Mais, Jeanne réapparaît à leurs domicile et pose à son mari des questions embarrassantes. Poupart, énervé, finit par l'étrangler avant de remettre à Staplin, qui lui fait du chantage, la totalité de l'argent dérobé. Il finit par rejoindre Mona, qui elle, n'a pas cessé de l'attendre.

 

POINTS DE VUES :


" Difficile de trouver les mots, les phrases exactes pour décrire ce que l'on ressent physiquement après Série noire, tant on en sort épuisé, lessivé... Comme si l'on avait réellement participé à tout ce qui vient de se dérouler sur l'écran. Comme si l'on avait vraiment mené avec Patrick Dewaere, en même temps que lui, cette course haletante qui, par son lyrisme du sordide, sa poésie du dérisoire, renvoie directement à la fuite vertigineuse de Richard Widmark dans Les Forbans de la nuit... Mêmes personnages fantomatiques, étrangers à ce qui les entoure, prisonniers de leurs rêves, même angoisse métaphysique. "

Bertrand Tavernier, Le Point

" ... Jamais film n'aura mieux mérité son titre. D'abord parce qu'il est adapté d'un livre paru dans la célèbre collection créée par Marcel Duhamel. Ensuite parce que Jim Thompson, auteur de ce livre, avait un goût marqué pour le sarcasme désespéré, les situations paroxystiques, les héros promis dès leur passage sur cette terre à la damnation. Enfin parce que Georges Pérec, scénariste, et Alain Corneau, réalisateur, n'ont pas cherché à édulcorer la « noirceur absolue » du roman de Thompson, son caractère dérisoire et totalement absurde, et qu'ils ont fait de leur film un étrange ballet où valsent, dans la crasse, le sang et le stupre, le minable et pathétique Frank Poupart, ses complices et ses victimes. "

Jean de Baroncelli, Le Monde

" ... Alors on s'extasie volontiers sur la direction de l'acteur Patrick Dewaere. Joli numéro d'acteur à dire vrai car il n'est pas possible d'appeler autrement ce « one-man-show » qui en fait beaucoup, beaucoup trop en tout cas pour être de la mise en scène. "

Hubert Desrues, La Saison Cinématographique

" II y a un fort remugle célinien dans ce voyage au bout de la boue, dont on ne revient pas immaculé. On est déconcerté, perturbé, fasciné ou irrité par des personnages dont on ne sait rien, mais dont on devine beaucoup... Série noire, tradégie moderne débordant d'une sensibilité à laquelle on s'accorde ou on ne s'accorde pas, est un grand moment de cinéma... "

José-M. Bescos, Pariscop

" Jim Thompson, romancier américain publié dans la "série noire" des éditions Gallimard, est le peintre amer et sarcastique des vies ratées, des destinées minables et des crimes sordides accélérant la fatalité de l'existence. Georges Pérec et Alain Corneau avaient réussi la gageure d'adapter exactement son univers au milieu social d'une banlieue, territoire de désolation, de misère morale et d'actes dérisoires. Terrains vagues, pavillons vétustes, intérieurs délabrés ou mal tenus, tout est montré ici avec un réalisme minutieux. Nous sommes au pays des paumés et des crapules "ordinaires", sécrétés par ce milieu qu'Alain Corneau devait explorer à nouveau, dans certaines séquences du "Choix des armes". A partir d'un réalisme dont la noirceur intégrale - il faut le dire en passant - donne la déprime, l'aventure du petit représentant de commerce tombant amoureux d'une fille exploitée, devient hallucinante, extravagante comme un cauchemar. Frank Poupart est emporté par une machine infernale de violence et de crime. Tout se retourne contre lui, il lui est impossible de dominer les événements et d'arrêter la machine en folie. On ne sait s'il faut le plaindre ou le blâmer. Chez Thompson l'existence est ainsi : un merdier où s'agitent des monstres et des victimes. A la puissance de la mise en scène s'ajoute le jeu survolté, frénétique de Patrick Dewaere, un minable à la tête pleine de rêves (l'éblouissante séquence de début où il mime le personnage qu'il voudrait être). L'acteur est prodigieux jusqu'au malaise, mais tous les interprètes sont, à son unisson, extraordinaires. Un grand film donc, et qui va jusqu'au bout d'une vision désespérée de la nature humaine".

Jacques Siclier

Il faut avoir le moral au beau fixe pour "subir" Série noire. Mais le voyage vaut le détour. Corneau nous plonge dans les noirceurs de l'âme, dans un monde de "loosers" morbides tout à fait fascinant. Le plus surprenant rôle de Dewaere.

Pierre André Arène, Télé K7


 

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Extrait du film : ( environ: 528 Ko )